Expert de quoi ? Expert de rien…

Expert de quoi ? Expert de rien…

Aujourd’hui, l’analyste politique vedette de 24 heures s’est transformé en comportementaliste et livre à ses lecteurs ce qu’il a observé dans les «coulisses d’une âpre bataille cathodique» (le débat télévisé de lundi passé). Pourquoi pas.

Pour enrichir cette nouvelle manière de parler de politique, le quotidien vaudois s’en est aller chercher un de ces experts dont les médias usent et parfois abusent. Ainsi, en Suisse romande, il y a un expert en sexualité, une experte en bonnes manières, un expert en communication… Et la liste n’est pas exhaustive.

24h_franc

Jean-Henri Francfort – expert en communication, donc – a ainsi éclairé les lecteurs de 24 heures de ses lumières

Il a adoré Philippe Leuba. «Impressionnant. Appuie ses dires de mouvement de la main, des mains, et même de tout le corps pour mieux persuader.» Fasciné, l’expert, envoûté par la mâle danse du libéral. «Donc, c’est un être humain». C’est beau, non? On sent que l’expert en a eu des frissons dans le dos.

Pas de défaut pour Philippe Leuba, ce qui n’est pas le cas pour les autres.

Anne-Catherine Lyon est reconnue comme une forte personnalité, mais après, ça se gâte. Elle fait «technocrate». Surtout, son visage et ses cheveux sont «asexués». Là, nous restons coi devant… Comment dire… Les mots nous manquent…

Josef Zisyadis, lui, est bien sûr vu comme un fourbe par l’expert. Entre son nom et son appartenance politique, il ne pouvait pas en être autrement. L’expert n’a pas manqué le «sourire doux de circonstance, lorsqu’il ne parle pas, pour endormir notre méfiance?». Il a senti le couteau entre les dents du perfide candidat A Gauche Toute! et son échine s’est couverte de sueur face au danger.

Jacqueline de Quattro, elle, «c’est une femme, vraiment une femme, blonde de surcroît ». Là, c’est de l’expertise ou je ne m’y connais pas. De la grande, de la magistrale expertise. Pour le reste, l’expert — dont, arrivé là, on ne doute plus des accointances politiques –, trouve la radicale plutôt touchante et des larmes lui monte aux yeux quand il évoque la timidité de la candidate.

Enfin, l’expert s’attaque à François Marthaler. Il n’aime pas le Vert, pas du tout. C’est épidermique. On sent une vieille rancune. Un ulcère d’estomac mal cicatrisé. «Grisouille», «on se demande ce qu’il a pu faire au Conseil d’Etat depuis le temps». Aigre, l’expert.

«Parle comme vous et moi…», dit-il encore du candidat Vert. Ah bon? C’est inquiétant, ça.

Pourquoi? Parce qu’il m’est arrivé d’entendre l’expert s’exprimer en public, et que si vraiment je parle parfois avec autant de suffisance et d’arrogance, j’aimerais que mes amis me le disent avant de m’assomer.

Cela dit, je sais très bien que l’expert se trompe lamentablement, parce que François Marthaler, lui aussi je l’ai entendu parler. Et je vous assure que son discours est à mille lieux de la vacuité de l’expert. De l’expert de quoi?

Pmg

2 réflexions sur « Expert de quoi ? Expert de rien… »

  1. Je te remercie Patrick d’avoir parlé avec pertinence et dérision de la pathétique analyse de Monsieur Francfort.

    Celui-ci est un simple valet des partis bourgeois et dans cela il a été prévisible dans ses commentaires, ce que je peux tolérer.

    Par contre, quand il s’attaque à Anne-Catherine Lyon sur son physique en tenant des propos insultants et dégradants, j’ai honte pour ce pauvre « expert » !

    Autrement, je sais que les citoyens de notre canton ne se laisseront pas influencer par une presse partisane, mais qu’au contraire ils feront des choix qui soient conformes à leurs véritables convictions et aspirations, car, sans vouloir être le moins du monde populiste, je crois au bon sens et à l’intelligence des Vaudois.

    A bon entendeur, salut.

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