solidaritéS: comme un déficit de fraternité…

solidaritéS: comme un déficit de fraternité…

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solidaritéS sera en congrès national avec ses 4 sections (Genève, Bâle, Vaud et Neuchâtel) dans quelques jours. Le parti suisse du travail-POP le fut aussi il y a quelques mois.

Comme le militant que je suis, partage une histoire commune depuis 2003, celle de "A Gauche toute !", je me suis plongé avec curiosité sur les textes de mes camarades de chambrée.

Pas beaucoup de surprise sur l’analyse du capitalisme helvétique et mondial. Nous avons de larges convergences sur la résistance à ce système, même si tout cela est dit de manière assez traditionnelle. Le seul élément rafraîchissant est l’apparition d’un discours sur la décroissance dans le cadre d’une réflexion sur l’écosocialisme…

Non, l’élément de surprise principal… c’est la large convergence de stratégie entre solidaritéS et le PST-POP sur l’identité, la recherche de pureté révolutionnaire, bref sur la solitude d’une extrême-gauche passablement marginalisée.

Bizarrement entre les responsables du PST-POP, qui rêvent de s’appeler bientôt "parti communiste suisse" et les responsables de solidaritéS qui veulent devenir le seul parti anticapitaliste, il y a comme un parallélisme: celui du "regroupez-vous autour de moi, je suis dans le vrai…"

Depuis 2003 pourtant, un espoir était né, celui de regrouper dans la diversité, toutes les composantes de la gauche de résistance en Suisse. Du chemin a été parcouru. Pas facile lorsqu’on connaît l’attachement de cette gauche à marquer à la culotte la moindre divergence de détail, sans parler des egos des militants.

Vous ne trouverez rien, rien de rien, dans l’analyse de cette période 2003-2009. Une sorte de trou noir. Dans le canton de Vaud, ce fut des innombrables assemblées communes, des congrès, des commissions de travail, des programmes communaux et cantonaux communs. Et même des élus communs ! Tout cela est passé à l’as, sans analyse même critique sur ce passé récent.

A Gauche toute ! / Linke Alternative est une histoire close apparemment. Mais le plus étrange, tant pour le PST-POP que pour solidaritéS, cela se fait en passant comme chat sur braises, comme pour ne pas devoir débattre.

Or le débat essentiel est celui du travail en commun, de la militance commune dans une même force anti-capitaliste nationale avec une vie démocratique plurielle à l’interne. C’est le seul enjeu qu’attendent tant de femmes et d’hommes authentiquement à gauche, qui en ont ras-le-bol des divisions sectaires et du repli sur soi. Et tout cela au coeur d’une crise financière et écologique du système. C’est aussi de cela que débattent nos camarades en Grèce, au Portugal, en France, en Allemagne.

sectarisme

Les uns cherchent leur Besancenot sexagénaire, les autres leurs faucilles et leurs marteaux; la gauche est dans de beaux draps avec des configurations pareilles.

Il y a quelque chose qui manquera décidément toujours, c’est un peu de fraternité et de modestie dans nos combats. Cela ferait tellement de bien.

Il ne reste plus qu’à espérer que les unitaires de toutes les formations de la gauche de transformation sociale s’insurgent et refusent les murs que certains s’évertuent à élever pour la survie de leurs chapelles ! On verra…

7 réflexions sur « solidaritéS: comme un déficit de fraternité… »

  1. Je n’ai pas encore lu tous les documents de nos petits camarades, mais déjà, hélas, j’y ai flairé ce dévouement absolu, cette loyauté passionnée à une position tout à fait spécifique, qu’elle soit de solidaritéS ou du PdT/PST. Admirable, peut-être, mais absurde. Cela ne peut que déboucher sur de l’intolérance envers quiconque ne verrait pas les chose comme celui-ci, ou celui-là. Et moi je ne vois pas les choses comme ça, enfin, pas exactement.

    Je suis pourtant convaincue que la gauche de gauche pourrait faire un carton, tant les gens sont mécontents et convaincus que le système économique et politique est fondamentalement injuste…

    Mais « on verra voir », comme disait un de mes potes suisses-allemands!

  2. les papys Marx et Lénine parasitent l’esprit des militants du PTS-POP comme le papy
    Trosky celui des militants de solidarité. Il faut qu’il restent critiques face à ces deux juifs hérétiques qui étaient pertinents il y a 100ans mais qui doivent être passés au filtre critique.
    comme n’importe qu’elle idéologie. Ce qu’il reste c’est la critique du mondialisme comme stade suprême du capitalisme pour paraphraser Marx, et la compréhension de la dialectique de lutte entre les exploités,dominés, exploitants dominants à travers l’histoire.

  3. Le capitallisme d’Etat en URSS s’est effondré en 1991. Le capitalisme financier spéculatif développé aux USA grâce au monétarisme de Milton Freedmann depuis les années 70, et ayant pollué la planète entière s’effondre par immoralité congénitale.
    Il nous reste à fonder une économie morale sur les décombres fumantes des deux idéologies du 20ème siécle qui ont crashé. Une piste plutôt que de jeter le bébé démocratique avec l’eau du bain révolutionnaire: promouvoir une économie équitable et non spéculative avec trois piliers: l’économie indépendante et responsable, l’économie indépendante collective de type coopératif, et l’économie publique pour les domaines de l’économie qui touchent le Bien Commun d’un pays comme le Bien commun mondial. Le travail et la création étant les seuls critères permettant les revenus décents, excluant les revenus des spéculations financières, les revenus des fraudes et soustractions fiscales
    au-dessus d’un montant minimum, les revenus des rentes moralement injustifiables à définir par des lois morales. Des pistes pour l’action politique, de la gauche radicale,bien entendu.

  4. Est-ce que nous, à la gauche de la gauche – comme on dit- on ne manque pas un peu de chaleur, de joie ?

    Est – ce que nos organisations politiques ne sentent pas très fort la morale, le jugement, un puritanisme de naphtaline,?

    Est- ce qu’on donne vraiment envie aux gens de nous suivre, de venir se joindre à nous, de nous faire confiance ?

    Est-ce que nous leur offrons la possibilité de parler, quitte à de dire des « bêtises », quitte à briser des tabous… ?Ah quel bonheur ce serait, dans une AG, de pouvoir dire n’importe quoi, les idées nous passent par la tête, sans être immédiatement rabroué !

    Et pis kéksé ke cet acharnement sur Besancenot? Il est très bien ce garçon!
    Une hirondelle ne fait pas le printemps, certes. Besancenot ne fera pas la révolution à lui tout seul, avec ou sans Michel Drucker… et puis ? Ce type est présent, c’est un remarquable vulgarisateur, un pédagogue….Alors, que veut-on de plus d’une seule personne ?
    En revanche c’est pas le moment pas de lui taper dessus, sur lui ou sur le groupe machin-chose.

    Moi je garde mes colères pour cette oligarchie puante et guerrière, pour ce conseil fédéral et ces élus de droite, du centre et ps, ces gens idiots, manipulateurs, peureux, crispés sur leurs prvilèges… J’espère bien qu’on pourra les virer, les désarmer un jour…
    ¨
    Quelle fête, rien qu’à y penser!!!!!!!!!!!

  5. Je suis jeune militant à solidaritéS genève, et je parle en mon nom!

    Je rêve de construire une force anticapitaliste, féministe, écologique et anti racisme au niveau national ! Avec les quelques forces que nous comptons en suisse….arrête de rêver gamin…apparemment on passe déjà trop de temps « entre nous » à se disputer les quelques miettes, sous le regard moqueurs de la bourgeoise…

    Ce n’est tellement pas encourageant, passionnant et même démoralisant de voir cette situation…qui dur et qui dur pour un jeune qui débute comme moiautant toute suite à l’abbatoir……et au niveau des citoyen(e)s je suis sûr qu’il y a une attente qu’une nouvelle force à la gauche du PS et des Verts voient le jour…mais bon..

  6. Comme Josef Zisyadis je rêve…
    Mais ce rêve nous pouvons le réaliser, si seulement la Gauche savait s’unir.
    Tant qu’elle se bat en groupes et groupuscules elle fait le beurre de la droite.
    Une droite qui doit bien se marrer de voir la majorité se comporter en minorités…
    Car nous, les gauches, nous serions souvent majoritaires si nous savions oublier notre esprit de clocher.
    Qui saura trouver le bon chemin menant à cette unité ?
    Et si c’était toi, Josef…
    Quoi qu’il en soit, merci pour ton travail !
    Erwin

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