Pour les humains, les animaux, la planète
Nous en sommes à la 4e génération nourrie à la malbouffe industrielle avec son cortège d’obésité, de diabète, de stérilité, de cancers. Dans le même temps et c’est plus récent, on voit une baisse de l’espérance de vie en bonne santé. On vit plus longtemps, mais avec des maladies dégénératives, qui font le bonheur de l’industrie pharmaceutique.
Si vous rajoutez à ce constat, la différence de l’espérance de vie entre les plus riches et les plus modestes, qui est de 10 ans au moins… Vous avez la quadrature de cercle des enjeux de la première médecine qu’est notre nourriture.
Or, dans le même temps l’alimentation et l’agriculture ont été relégués dans le budget des ménages à moins de 6%. Ils ne font pas le poids face aux achats de portables ou d’écrans. On veut manger vite, le moins cher possible, en achetant tout dans les supermarchés en périphérie.
Nous avons un système alimentaire à deux vitesses. D’un côté une alimentation locale de qualité, issue de mode de production biologique, pour ceux qui en ont les moyens. De l’autre des produits de mauvaise qualité, avec leur conséquence sur la santé et l’environnement, consommés par la population la plus modeste.
Nous n’irons pas très loin avec cette tristesse dans nos assiettes. Il y a urgence climatique, parce qu’il y a aussi urgence alimentaire. La malbouffe industrielle est étroitement liée à la perte de la biodiversité, à la pollution de l’eau et à la destruction des sols. Elle pèse lourdement sur le réchauffement climatique.
22 ans que nous organisons la Semaine suisse du Goût ! Nous avons vu poindre des prises de conscience heureuses, mais nous craignons que la mondialisation des pandémies et le retour de la guerre sur notre continent ne conforte le pro-gramme de l’agro-industrie. Nous ne voulons pas de la disparition des traditions culinaires, de la mondialisation des plats. Bref, le développement d’une cuisine de prêt-à-manger et à terme la suppression des cuisines dans les lieux d’habitation, comme arriération culturelle. Nous ne voulons pas d’une nourriture hors-sol.
Chaque année, une Ville suisse du Goût est désignée. Les villes accueillent la moitié de l’humanité. Elles ont un rôle clé à jouer pour la transformation des systèmes alimentaires et dans la promotion du bien manger. C’est vraiment dans cette perspective que Bâle s’est inscrite. Elle entend donner vie à une politique publique municipale en matière de nourriture sur le long terme face aux défis du réchauffement climatique. Nous sommes invités à faire la fête de la nourriture à Bâle pour préparer notre assiette de 2030 avec la cuisinière-cheffe Tanja Grandits comme Marraine du Goût!
La Fondation pour le Goût avec ses 4 projets nationaux (Semaine suisse du Goût, Grands Sites du Goût, Swiss Wine Tour, Mérite culinaire suisse) a conscience de travailler pour le futur de la nourriture dans notre pays. Un futur décarboné, mais un futur du plaisir du goût, avec une agriculture paysanne, un patrimoine culinaire et des territoires de l’hospitalité humaine authentique. Rejoignez-nous dans cet enjeu de civilisation pour les humains, les animaux et la planète !
Edito du Magazine Gout.ch