Le paradis terrestre est un paradis fiscal

Le paradis terrestre est un paradis fiscal

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La Suisse fait fausse route, et nous allons le payer cher. Quand je dis « nous », je pense évidemment aux milieux modestes, parce que je crois que les autres n’ont rien à craindre.

Toute la stratégie du Conseil fédéral est alignée sur la feuille de route des banques suisses, de leurs intérêts immédiats qui sont, dans le moyen terme, en totale opposition avec les intérêts de l’immense majorité de la population suisse.

Cette ligne de défense qui consiste à dire que rien n’est négociable, rien n’est discutable, rien n’est transformable, ce juridisme étroit, nous en verrons les effets bien plus vite qu’on l’imagine.

On ne peut pas posséder, dans les coffres de la Suisse, un tiers de la fortune mondiale non déclarée, soit quelques billions, des milliers de milliards de francs, sans que cela ait des conséquences politiques immédiates.

Le monde a changé. La majorité des Etats n’ont plus la capacité d’assurer leurs dépenses en termes de santé, d’éducation et d’infrastructures. Et pourquoi? Parce que ces Etats voient fuir les recettes fiscales vers les paradis fiscaux, vers des pays comme le nôtre.

Et vous croyez qu’ils vont rester les bras croisés, alors même que la Suisse est un Etat prédateur ? Pas pensable, ni du point de vue économique, ni du point de vue politique, ni même du point de vue moral.

Tout le monde sait que le revenu – je parle bien du revenu annuel mondial – de ces fortunes non déclarées déposées dans les paradis fiscaux atteint 900 milliards de dollars américains. La taxation de cette somme à un taux de 30 pour cent tout à fait modeste suffirait pour financer les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Mon copinage tout à fait politique, étroit, avec la gauche européenne de résistance qui se bat contre les intérêts des banquiers et financiers suisses me fait dire que la voie à suivre est celle-ci:

1. Tout d’abord, il faut supprimer le secret bancaire, qui ne sert que ceux qui ont quelque chose à cacher; donc aussi supprimer la fameuse « distinction » de salon entre fraude fiscale et évasion fiscale

2. Il faut harmoniser nos impôts internes cantonaux;

3. Il faut reconnaître que la Suisse viole l’accord de 1972 de libre-échange avec l’Union européenne;

4. enfin, il faut que la Suisse fasse preuve d’une initiative forte, et la seule initiative forte envers la communauté internationale, c’est de mettre en place une harmonisation fiscale. C’est la seule issue pour la crise des finances publiques mondiales. C’est à la Suisse de prendre cette initiative. Comme on a bien mis en place un Serpent monétaire européen qui a accouché de l’euro quelques années plus tard, la Suisse peut très bien proposer un serpent fiscal européen qui devrait harmoniser les fiscalités.

Mais évidemment, pour cela, il faut une volonté politique autre que celle de servir les intérêts des banques.

One thought on “Le paradis terrestre est un paradis fiscal

  1. Jamais il y a eu autant d’injustices et d’égoïsme. Les uns crève de faim – des enfants doivent faire les ordures pour survivre et des autres achètent à coups de millions ou milliards du superflu pour parader. Depuis la chute du mur de Berlin, les états occidentaux n’ont plus aucune retenue. La globalisation, le libéralisme à outrance, les profits indécents, le démantèlement du sociale c’est le crédo d’aujourd’hui. Spéculation sur les matières premières, les denrées alimentaires, le pétrole. Faire du fric à tout prix, par n’importe quel moyen, même en passant sur des cadavres, Les salariés sont devenus des pions, c’est le moyen d’amasser au plus vite de l’argent, sans aucune humanité, solidarité et sentiments et sans scrupules. Dans leur avidité ils veulent du profit à n’importe quel prix, c’est à cet effet qu’il y a maintenant 73 paradis fiscaux dans le monde, pour ne pas payer le dû à la société. C’est les petits qui doivent cracher au bassinet pour payer le sociale et les infrastructures. Quelle honte ! N’existe-t-il plus de moralité et solidarité ?
    Des profits indécents, des salaires astronomiques des managers qui les acceptent sans éprouver de vergogne. Un salarié qui se trompe et qui fait perdre mille francs à son employeur est licencié sur le champ. Un manager qui fait perdre des milliards à son entreprise quitte avec un parachute doré. Mais ou sont restés la décence et l’honnêteté ?
    L’UBS et le CREDIT SUISSE ont gagné beaucoup d’argent pendant des décennies avec Swissair. Quand il fallait avancer 2 milliards pour sauver l’entreprise, c’était trop risqué. C’est le peuple qui a du passer à la caisse. Aujourd’hui, les 2 banques ont perdus plus de 50 milliards aux USA sur des financements plus que douteux, uniquement pour amasser un maximum de fric en un minimum de temps. Autrefois les banques étaient au service des gens, aujourd’hui elle sont là pour soutirer un maximum d’argent de leur clients. Ce qui arrive aujourd’hui à UBS et le CS est le juste retour du boomerang ! Nous constatons malheureusement que les gouvernements sont de connivence avec la haute finance qui gouverne tout.

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