Grèce, Portugal, Espagne, Italie: privatisation des écoles de langues pour les enfants en Suisse ?
Les mesures d’austérité sur le dos des enfants à double identité s’accumulent. C’est une des faces cachées de la crise des pays de l’Europe du sud. Et elle a des répercutions directement sur les enfants immigrés en Suisse. Après la Grèce, il semble que le Portugal, L’Italie et l’Espagne envisagent de laisser tomber la formation scolaire de base en langue et culture étrangère.
Les parents d’enfants double nationaux ou à double identités ont des intérêts convergents face à des gouvernements qui laissent tomber leurs enfants, préférant rembourser leurs banques avant de soutenir l’éducation de leurs jeunes.
A problème commun, réponse commune
Les parents des enfants des communautés du sud de l’Europe sont instinctivement poussés par leurs gouvernements respectifs à rechercher des solutions de bouts de chandelle et des créations d’écoles privées payées directement par les parents immigrés ou bi-nationaux.
Ces solutions sont scandaleuses, puisqu’elles consistent à avaliser des décisions gouvernementales sans lutter ou résister ensemble pour des enfants qui vivent des situations identiques. Au surplus, elles ne posent pas le problème de fond, celui de la formation en langue d’origine dans le cadre scolaire helvétique.
Les enfants à double identité vivent en Suisse. Ils sont des enfants des écoles cantonales. Une solution d’ensemble pourrait être envisageable dans le cadre scolaire helvétique. C’est-à-dire: prévoir dans la semaine des temps de cours à option facultatif pour les élèves qui veulent suivre des cours dans la langue de leur pays d’origine.
Une des question est celle du financement. On peut imaginer un financement double (par une fondation par pays d’origine + financement cantonal), voire triple (fondation par pays d’origine + financement cantonal + financement par des fonds d’intégration des immigrés).
La privatisation ne résout rien, il faut un cadre laïque et démocratique
Le cadre scolaire cantonal helvétique est certainement le meilleur pour le développement de cette éducation particulière. Il permet de conserver non seulement la gratuité, mais permet aussi un développement dans un cadre démocratique et laïque en Suisse. Il ouvre les écoles suisses à une réalité multiculturelle.
La Suisse se doit de répondre à cette attente, car cela renforce l’intégration, tout en maintenant une autonomie à l’égard des pays d’origine.